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Diable et Architecture: Le pont de Céret

On connait du diable sa propension à collecter les âmes, tenter les esprits et corrompre la jeunesse par le rock n’roll, mais il se trouve que ce dernier est aussi connaisseur dans le domaine de l’architecture. Le diable serait ainsi responsable de la construction de nombreux ponts sur le territoire français. Toutes les légendes concernant ces ponts se ressemblent plus ou moins. SPOILER ALERT: le diable se fait duper et disparaît pour toujours. Si l’on en compte plus d’une trentaine en France, il en existe un près de chez moi: le Pont du Diable de Céret.


Pour ceux qui ne connaissent pas, Céret, c’est la ville où mûrit la première cerise de France, où se trouve un sympathique Musée d’Art Moderne et bien sûr là où le Pont du Diable enjambe le Tech. Construit au XIVème siècle, il fait 45,45 mètres de long et à été reconstruit en partie au XVIIIème.

La légende va ainsi. Les habitants de Céret ne peuvent plus compter sur leur vieux pont de bois car la rivière avait tendance à déborder et emporter les téméraires qui souhaitaient traverser. L’assemblée du village ne trouvait pas de solution et la ville s’isolait. Quand, bien évidement, survint un inconnu, tout de rouge vêtu. Ce dernier proposa ses services, annonçant qu’il pouvait construire un pont en une seule nuit. Bien sûr, les céretans n’étaient pas dupes et se méfiaient du personnage, surtout quand le prix fut annoncé: la première âme qui traverserai le pont. Bien que le diable fut démasqué, le marché fut accepté par le plus malin des habitants, Guillat. Il promit à ses compères que soit il trouvait une solution, soit ce serait son âme qui servirait de paiement. Le lendemain, la belle structure avait pris place au dessus du Tech. Tous furent ébahis mais il restait le pris à payé. Guillat avait tout prévu et ouvrit son sac duquel sorti un chat qui, effrayé, se mit à courir sur le pont. Le diable apparut, furieux d’avoir été ainsi trompé et saisi le chat, le lança si fort que lorsqu’il tomba finalement sur ses pattes (ça reste un chat) il se mit à courir jusqu’au Boulou. Le diable se mit en tête de détruire son pont mais, étant trop bon ouvrier, ne put qu’arracher une pierre du parapet. On chercha bien à la remplacer mais toutes les nuits, avant le chant du coq (que le diable craint), le diable s’en emparait et ce, jusqu’à ce qu’on la scella pour de bon. Bien entendu, Guillat fut acclamé comme il se doit. Il existe des variantes de cette légende, autant qu’il existe de pont du diable en France. Généralement le dénouement reste le même, un animal traverse le pont, le coq est réveillé avant que le diable ne finisse son oeuvre. Dans ce cas, la dernière pierre n’est pas posée, dans l’autre, le diable l’arrache de colère.

Et voilà pour la petite légende locale que vous trouverez partout en France! Sources:

Blanc Dominique, Récits et contes populaires de Catalogne, 1979. Toussain-Samat Maguelonne, Contes et légendes des Pyrénées, Paris, 1974.

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