Qu’est ce que c’est que ce titre !? Ce mot à rallonge qui veut rien dire ! Et bien les lecteurs, si vous avez de la fièvre, c’est le moment de lire cet article ! Parce qu’aujourd’hui on va parler des formules réductrices, idéales pour se débarrasser de la fièvre! Enfin c’est ce qu’on croyait il y a un moment !
Mais qu’entend-on par formule réductrice ?
Et bien, c’est une formule magique que l’on va écrire d’abord complètement, puis la ligne d’après en enlevant une syllabe ou lettre, et ainsi de suite, formant une sorte de triangle de mots. C’est tout bête, en écrivant ces formules, les maux disparaissent au fur et à mesure ! C’est magique ! (j’ai pas eu l’occasion d’essayer mais bon). Parfois il faut enlever une lettre chaque jour pour que la formule fasse effet, mais quand on voit la taille de certaines, c’est un peu de la triche! #erêkisithphêararachararaêphthisikêre
Comme exemple, on va utiliser la plus célèbre des formules magiques, vous avez deviné : Abracadabra! Et oui, à la base c’est un formule réductrice! Déjà connue au IIème siècle avant J-C, elle sert alors d’amulette écrite en grec. Certains pensent que son origine vient de l’hébreu “Ha brakha dabra” signifiant “la bénédiction a parlé”, d’autres pensent qu’elle se rapproche d’Abraxas, mot magique très courant sur les amulettes et les papyrus grecs antiques. Il existe d’autres variantes grecques, comme “Akrakanarba” ou encore “Calamaris” utilisé par les scandinaves dans le même but (on fera usage de cette formule et variantes là bas jusqu’à la fin du XVIIIème siècle!). Donc voici comment s’utilise la formule :
Abracadabra Bracadabra Racadabra Acadabra Cadabra Adabra Abra Bra Ra A
Wow! Ma fièvre s’est envolée! Des formules réductrices il y en a pleins qui marchent sur le même principe. Citons celle du titre, Ablanathanalba, qui en plus de guérir de la fièvre, apparaît dans une autre charme grecque pour obtenir la victoire. “Abracula” guérit de la fièvre et se porte autour du cou. “Amacha Borum”, soignant les maux de dents et de tête est une déformation de l’hébreu pour maladie et blessure. “Arataly” est une formule de guérison sur le même principe utilisé au XIIIème siècle en Angleterre. “Arebrodas” permet de se proteger des morsures de chiens. Pour calmer la colère, il y a ce charme retrouvé sur une tablette du Vème siècle: “erêkisithphêararachararaêphthisikêre”. Comme on enlève une lettre de chaque coté, ça fait un palindrome, on peut le lire dans tous les sens! Un peu plus gore, pour soigner d’une hémorragie, on peut écrire sur le front du patient avec son propre sang: agla aglala aglalata Normalement il manque pas de quoi écrire! Pour protéger les maisons, en Grèce, on inscrivait le nom d’Aphrodite et on le traitait comme une formule réductrice.
Bon il en existe d’autre des formules réductrices, mais ça vous donne déjà une idée. Mais d’où sortent toutes ces infos!? Et bien, un de mes auteurs préférés a écrit le Dictionnaire des formules magiques, dans lequel il a réunit toutes les formules magiques qu’il a trouvé dans de nombreux écrits médiévaux, grecs et hébreux! Un vrai régal à bouquiner! Lecouteux C., Dictionnaire des formules magiques, Paris, 2014.
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